La France serait un véritable paradis fiscal pour les grands groupes multinationaux. Selon Michel Santi, un économiste franco-suisse, cela est tout à fait possible grâce à des montages juridiques sophistiqués. C’est ce qui met la France à la troisième place mondiale des importations de capitaux, après la Chine et les Etats-Unis. En effet, la France a pu attirer environ 43 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année 2012, grâce à ces capitaux étrangers. Cette situation semble être un paradoxe, si l’on considère les menaces de nationalisation, le taux d’imposition à 75% sur les grandes fortunes, les coûts salariaux parmi les plus élevés, la rigidité du code de travail…
Véritable paradis fiscal pour les grandes entreprises
Contrairement aux petites et moyennes entreprises, les grandes entreprises implantées en France bénéficient de crédits d’impôts et d’allègements fiscaux considérables sur des dépenses affectées à différents postes. C’est pour cette raison par exemple que Google, Amazon ou bien d’autres s’installent en France. En 2011, environ 171 compagnies ou usines ont choisi de s’implanter en France, au lieu de l’Allemagne ou la Grande-Bretagne par exemple, que nous pensons plus favorable que la France. Au fait, le gouvernement français bénéficie à ces multinationales de près de 20 milliards d’euros d’allègements des charges, ou du « Crédit Impôt Recherche », qui permettent à ces grandes entreprises de se faire rembourser 45% des dépenses sur le poste de la recherche et du développement… Bref, la France représente bien un paradis fiscal pour les grandes entreprises et les multinationales. Ces dernières arrivent presque à ne pas payer d’impôts sur leurs bénéfices, en manipulant les lois à la limite de la légalité.
La multilocalisation s’avère très favorable aux multinationales en France
Les multinationales brillent dans leur talent de payer le moins d’impôts sur le bénéfice possible. Pour ce faire, elles contournent finement les réglementations fiscales. GE ou Boeing par exemple ne s’acquittent d’aucun impôt sur les bénéfices aux Etats-Unis, malgré de profits considérables. Pour le cas des multinationales en France, elles utilisent par exemple des succursales en Irlande ou aux Pays-Bas pour le gros des recettes, tandis que la société enregistrée en France est seulement rémunérée pour couvrir les frais. Les profits sont ainsi transférés facilement vers des centres offshores. Vers la fin de l’année 2012, Google a été accusé de ne pas déclarer nationalement les transactions de ventes d’encarts publicitaires effectuées auprès des consommateurs français. Mais Google a pu se défendre en argumentant que ses recettes françaises ne proviennent que de tâches subalternes, ainsi cette multinationale ne paie que 5 millions d’euros d’impôts en 2011 sur 1,25 milliard d’euros de bénéfices générés en France. Pareil pour eBay et pour sa société affiliée à PayPal, qui n’ont réglé que 1,35 million d’euros d’impôts sur les 22 millions de profits réalisés en France…