L’évasion fiscale permet aux grandes entreprises de sauver des millions et des milliards d’euros ou de dollars. Au lieu d’aller dans la caisse de l’Etat, ces bénéfices de grandes sociétés et des riches entrepreneurs sont transférés vers des paradis fiscaux. Ces derniers temps, Belgique semble attirer ces fortunes françaises.
« Un paradis fiscal pour ceux qui travaillent et créent des emplois »
Face à cette situation, Philippe Geluck a déclaré récemment : « On ne peut pas accueillir toute la richesse du monde ». Et dimanche 27 janvier dernier, Bruno Tobback, le président des socialistes flamands a déclaré à l’émission dominicale « De zevende dag » que « la Belgique ne peut avoir l’image d’un pays où il est intéressant de transférer des capitaux… Nous sommes devenus une sorte de paradis fiscal. Nous attirons des riches comme Bernard Arnault ou Gérard Depardieu, mais nous devrions plutôt devenir un paradis fiscal pour ceux qui travaillent et qui créent des emplois ».
Bruno Tobback continue à faire remarquer que « la Belgique est intéressante fiscalement pour les entreprises, pour preuve : une entreprise sur cinq parmi les 100 plus grandes sociétés mondiales utilise les régimes fiscaux en vigueur chez nous pour payer le moins d’impôts possible ». Il ne reproche rien à ces sociétés, mais à condition que cela serve à aider les entreprises à investir et à créer des emplois. Selon ce socialiste, le gouvernement pourrait encore aller loin, au lieu de se contenter d’engranger des revenus importants provenant des plus-values de ces sociétés.
Contre les retraites prématurées
La même émission dominicale nous a également permis d’apprendre du ministre des Pensions, Alexander De Croop que relever l’âge de la pension, sans plus, n’est pas une solution. Ce ministre est surtout pour l’allongement de la carrière à prévoir. Cette réaction fait écho à la déclaration du vice-premier et ministre des Finances Steve Vanackere, qui appelait à un nouveau relèvement de l’âge de la retraire : « Tous les 30 mois, nous devrions ajouter 2 ans à la carrière », tient-il soutenir.
Alexander De Croop n’est pas de cet avis, pour lui, le vrai souci devrait être l’allongement de la carrière. Elle dure 45 ans en Belgique, période sur laquelle est calculée la pension légale. Mais la réalité diffère de loin de cette théorie. La carrière moyenne est de 29 ans actuellement, alors que cela dépasse les 35 dans beaucoup d’autres pays européens. L’âge moyen de départ à la retraite est aujourd’hui de 59 ans ! Pour lui, « s’occuper de l’âge de la retraite sans s’attaquer à ce système “royal” qui permet aux gens de partir à la retraite plus tôt n’est pas une solution ». Le ministre des Pensions suggère la consultation de spécialistes qui aideraient dans la mise en place d’un système réaliste, aussi bien pour les employeurs que pour les employés.